Des bayous aux plages de Floride
Mercredi 4 aout, depart pour Houma, pays cajun. Malgre les efforts de Richard-le-GPS pour nous amener dans le centre ville, on ne trouve rien. Vraiment rien du tout. Le concept de centre-ville est surfait : a la place, on prefere de larges zones industrielles et commerciales. D'ailleurs, on s'americanise, on va faire un tour au Wal-Mart. Le Wal-Mart est le barometre de la societe et de la population locale. Par exemple, dans le Mississippi on etait les seules blanches du magasin. Dans l'Arkansas, les seules minces du magasins (interdit de rire jaune).
Bref, cela donne des scenes telles que :
" I am looking for a map of the whole US.
- Sorry we don't have. But where do you come from ?
- France.
- Ooooooooooh (cri du coeur de celle qui n'a jamais vu un etranger) I loooove your accent !'
En revanche on peut trouver un rayon dedie aux M&M's, des uniformes scolaires, des cigarettes, des plats surgeles et hyper gras, parfois des legumes. Mais pas d'alcool dans l'Arkansas. Bref, on a deja dit que l"Arkansas puait.
Arrivee au bayou un peu plus tard, au fin fond de nulle part. Richard s'emmele, on l'insulte, tout va bien. Le monsieur est tres gentil, il a une tete de crocodile empaillee avec la machoire deformee qui porte le doux nom d'Obama, mais aussi des mues de serpent, une sorte de felin empaille... On embarque sur un bateau a fond plat sous l'oeil vigilant de George (3m50, des ecailles sur le dos, un sourire carnassier) qui nous suit docilement dans l'eau, facon caniche a memere. Mais - car il y a un mais - le bateau s'immobilise et fait demi-tour pour prendre des retardataires. Ils ne se depechent pas pour monter... et la, c'est le drame. Dans la famille Bidochon version chocolat, on vous offre :
- les grands parents, desabuses
- le pere, qui chie un cake parce que le collier de bienvenue est rose
- la mere, gravure de mode, qui s'isole dans l'espoir que ses morveux tombent a l'eau
- la grande soeur, collector : 20 ans, deux quintaux (dont 500g de poils hors cheveux), 300 decibels
- la cacaille, en sortie penitentiere : mais si, vous connaissez bien ces tatouages, ce fute dix fois trop large tenu sous les fesses par un gros ceinturon, la casquette et le regard assassin. Il a d'ailleurs fait semblant d'abattre tous les animaux qu'on voyait, bruitages a l'appui.
- trois Simplet, qui braillent et font tomber leurs colliers en plastique dans l'eau. A six ans, ils posent en adoptant des postures de gang sous l'appareil photo bienveillant du pater.
Pas besoin de vous faire un dessin.
Parfum de college.
Ce petit detail mis a part, la balade a ete geniale. On a vu des alligators, des ratons-laveur, des aigrettes, des herons, un troupeau de vautours, des echassiers. La flore etait toute aussi belle. Un instant de paradis, trouble non par UN mais par NEUF serpents. Cela dit, on a des films et des photos magnifiques qu'on vous mettra sur le site quand on pourra.
On n'a pas l'impression d'avoir chaud, mais en fait, on degouline litteralement de sueur, tous nos vetements sont trempes et Marylene ruisselle des cheveux.
Ensuite, depart pour la Floride. En chemin, on passe deux etats : le Mississippi et l'Alabama. Mary qui a eu l'autorisation de conduire se met au volant.
La decouverte de la Floride est interessante : les routes sont droites, mais les gens conduisent comme des Parisiens ce qui corse les choses (d'autant que leurs pick-up ont la taille de petits mammouths, mais ca s'enroule mieux autour des palmiers.)
On trouve un hotel a Pensacola (ne prononcez pas un -da final, meme si ca vous brule les levres, comme Gwenn qui se fait chambrer depuis).
La journee du 6 se deroule dans la voiture, on traverse la Floride en largeur, 600 km. On trouve au bout du 2e essai un hotel, a St Augustine, la plus vieille ville des USA.
Le soir, on fete l'anniversaire de Laure. Marylene et Gwenn decident d'amener Laure dans un restau italien. Pendant que Gwenn offre le cadeau a Laure, qui se croit debarrassee des ces mondanites, Marylene va insidieusement prevenir la serveuse de l'evenement. Autant dire que quand tout le personnel debarque en chantant 'Happy birthday', repris par la salle entiere (et bondee), Laure a des envies de meurtres. Mais le gateau au chocolat la calme.
Petite soiree tranquille : on va sur une plage quasi deserte, bordee de palmiers qui se decoupent sur un soleil couchant. L'eau est tiede, le sable fin comme de la farine, le tiramisu delicieux.
Il fallait bien un mais : l'hotel est maudit ! La clim se deverse tranquillement sur la moquette inondee qui en a connu d'autres. ca sent le chien creve.
Sainte Augustine, beaucoup de bruit pour rien. Tout se paie (cher) meme le cimetiere ou trois pauvres tombes de huguenots se battent en duel et meurent d"ennui. Les maisons ressemblent a des decors de carton-pate. On trouve meme un magasin qui vend de la pelouse dans de petits coquillages, a 3.95$ hors taxe. Bref, on s'enfuit.
Arrivees a proximite d'Orlando, on essuie une petite tempete tropicale, alors meme qu'on projetait une demi-journee de plage. On essaie de se balader du cote de Daytona Beach en se disant que ca va passer. ca pourrait passer, ca ne changerait rien, c'est moche. Sur la plage de sable fin s'alignent les pick-up, parce qu'aux USA, on ne peut rien faire sans son pick-up, gigantesque de preference. Tant pis s'ils perdent de l'huile sur le sable, comme au Royaume Uni. L'essentiel, c'est d'etre le plus pret possible de l'eau.
Au programme demain : le parc Harry Potter, a Orlando. On descendra ensuite vers Miami. Si vous avez des tuyaux sur les trucs a voir a Miami, pas a 80$ l'entree + 12$ de parking, faites nous signe... !